C’est au XIXème siècle que le mot « accordéon » apparait de façon régulière. En 1829, à Vienne, l’autrichien Cyrill Demian, facteur d’orgue, invente « l’accordion », possédant un clavier à 5 touches 

Accordion, 1829

Dans son brevet, Cyrill Demian décrit :

« Il consiste essentiellement en une petite boîte sur laquelle sont fixées des lamelles métalliques, ainsi qu’un soufflet, et ceci, de façon à le manier facilement, et par là être souhaité par des voyageurs ou des personnes visitant le pays. Peuvent y être interprétées des marches, des chansons, même par un ignorant en musique, après un court apprentissage, de la façon la plus agréable ». 

L’accordéon  apparaît  en  France  dès  1830. Deux  tendances  se  manifestèrent :

  • l’une considérant l’accordéon comme un instrument  de  divertissement  du  fait  de  son  accessibilité,
  • l’autre le prenant très au sérieux en l’étudiant comme un instrument de musique au sens noble du terme.

En 1931, les accords sont supprimés, l’instrument laisse entendre une note en « tirant » et une autre en « poussant » par le moyen du soufflet, il devient mélodique.

Accordéon bi-sonore, 1835

 

 

En 1850, les fabricants développent un clavier pour la main gauche dit d’« accompagnement ».

Accordéon diatonique, 1920

 

L’absence de répertoire pousse les accordéonistes à faire des arrangements d’airs célèbres. Ce répertoire de transcription s’est largement développé dans le courant du XIXème siècle et au début du XXème siècle.

 

L’accordéon va évoluer au début du XXème siècle : système uni-sonore, développement du clavier main gauche. Il deviendra l’instrument de musique idéal pour les musiques traditionnelles et en particulier le « Musette ». Sur l’accordéon traditionnel à « basses standards », le clavier gauche assure le rôle d’accompagnement  du chant mélodique de la main droite, caractérisée par le timbre « musette » (registre à battements).

Accordéon « à basses standards »

 

En 1948, en réponse à l’attente des accordéonistes voulant aborder tous les  styles  d’écriture,  les fabricants ont doté l’instrument d’un second clavier (main gauche) identique au premier : c’est la naissance de l’harmonéon et de l’accordéon à « basses chromatiques. »

Harmonéon, 1948

 

Avec l’évolution de la facture de l’accordéon, notamment avec l’apparition des basses chromatiques, les transcriptions, littérature préexistante et accessible (orgue et piano), deviennent plus courantes. Les accordéonistes trouvent matière dans les ouvertures d’opéras  (Rossini, Suppé). Les possibilités polyphoniques de l’accordéon ne pouvaient espérer meilleur terrain d’interprétation que dans la musique pour orgue. De Jean Sébastien Bach à César Franck, les Toccatas, les Préludes et Fugues et Chorals donnèrent lieu à de  nombreuses transcriptions et justifièrent pleinement le qualificatif de « petit orgue portatif » attribué à l’accordéon.

 

L’évolution de la facture de l’accordéon de concert a consisté dans :

  • l’extension des possibilités de ce clavier gauche (basses chromatiques : un système mécanique transforme les accords composés en clavier mélodique.)
  • la recherche de timbres nouveaux au clavier droit (registres). Les facteurs ont d’abord greffé puis intégré au  clavier  d’accompagnement les possibilités de jeux du clavier droit.

L’accordéon de concert

 

C’est le modèle actuellement le plus répandu dans les écoles de musique.

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